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Philippus Pieter Roorda van Eysinga an Wilhelm von Humboldt, 27.05.1831


À
Son Excellence Le Baron Alexander |sic|
von Humboldt, Ministre de Sa
Majesté Le Roi de Prusse etc. etc.
a
Tegel près de Berlin
Kampen le 27 Mai 1831.
Monseigneur!

Son Excellence Mr. Le Baron de Capellen a eu la bonté de m’adresser la missive de votre Excellence du 2. Avril passé, laquelle m’a eté remise hier a mon retour d’un voyage dans les parties du sud et du nord du Royaume; ainsi mon Seigneur, ce n’est pas ma faute de n’y avoir pas répondu plutôt, mais je tacherai de redresser le delai, occasionné par mon absence.

Votre Excellence a bien voulu m’honorer de Sa correspondance particulière, que je saurai apprécier autant que possible, mais il sera très difficile pour moi de confirmer ou de rectifier toutes les conjectures, qu’elle a formées; mais études n’ont pas atteint le haut degré de perfection, qui n’est que trop familier à Votre Excellence, et il est un besoin pour moi d’implorer Son indulgence, afin que d’oser entamer une correspondance, laquelle ne sera très utile et très instructive pour moi.

Cette lettre servira donc comme une introduction de celle, que je me propose d’adresser sous peu à votre Excellence et laquelle sera beaucoup plus étendue que la présente, mais il me faut un peu de temps pour répondre aux questions et conjectures de votre Excellence concernant la langue Javanoise; je ferai autant que me permettront mes connoissances, mais je n’ose pas me flatter de répondre en tout au but que votre Excellence se propose et je demande bien humblement indulgence, si mes opinions diffèreront avec celles de votre Excellence.

J’ai projeté une Grammaire Javanaise[a], deux dictionnaires[b] et plusieurs dialogues dans cette langue, spécialement dans le Javanais moderne; pourtant s’y trouvent quantité de mots du Kavi et du Sanscrit.

Je ne trouvais aucune méthode de la langue Javanaise, ni Grammaire, ni dictionnaire, et j’étais obligé de m’approfondir dans la construction d’une langue tout a fait étrangère aux Européens et d’etudier parmi les Javanais et dans leurs manuscrits les régles pour l’énoncer clairement, travail, qui ‘a donné beaucoup de peine et plusieurs années de perquisition. Mr. Raffles ne connaissait pas, ni comprit le Javanais; il prêtait son nom au travail des individus qui mettaient trop de confidence dans les explications des javanais, qui n’etaient pas assez érudits pour entrer dans toutes les parties minutieuses, difficiles, mais pourtant nécessaires. Votre Excellence comprendra les difficultés, que j’avois à vaincre, et voudra bien se contenter avec les éclaircissemens que j’espère lui donner dans une lettre suivante. Votre Excellence a parfaitement bien écrit ou plutôt traduit le titre, placé à la tête du petit livre Javanais, que j’avais l’honneur de lui offrir. Le mot bapersumbahkan signifie offrir humblement. – D’après ce que j’apperçois, votre Excellence a déjà fait des grands progrés dans le Malais, Langue, que j’ai étudié longtemps et laquelle m’est aussi familiêre que ma langue maternelle, de sorte que j’ai publié en Malais cinq ouvrages, scavoir: deux dictionnaires[c], la couronne des Rois, Isma Jatiem, & Sulthan Ibrahim: il pourrait arriver que Votre Excellence désererrait d’y puiser quelques instructions (tant soit peu) relatives aux langues Malaies en Général, dans ce cas je serais honoré de lui en présenter un exemplaire, si je pouvois scavoir la plus prompte maniêre de les dépêcher.

Le plan que votre Excellence s’est formé d’une histoire Générale des langues me parait si étendue et si immenses, que mes peu d’études se dissipent dans l’océan des connaissances, qui doivent y fournir matière et j’attends avec la plus vive impatience et le plus grand intérêt le heureux moment, que cette histoire sera publiée. – Je suis charmé que votre Excellence possède des matériaux pour l’étude de quelques unes des langues des iles de la mer du Sud, et Si elle manque peut être des pièces dans la langue de Sunda, de Macasar et des Alfoures, je pourrais lui envoyer ce que j’en possède, afin que votre Excellence en pourrait prendre lecture, pour en faire refuge, et me les renvoyer après. –

Jusque a présent il n’existe pas une traduction de la Bible, mais je crois que la société, qui analyse la Bible en plusieurs langues, a formé le projêt de la traduction en Javanais, qui exigera peut être dix ans avant que d’être achêvée.

En finissant la présente, je répête ma promesse, de me dépêcher à communiquer à votre Excellence dans une quinzaine de telles élucidations sur la langue Javanaise, que je possède, sous la simple conditionm que votre Excellence n’exigera pas de trop, si je ne peux pas résoudre toutes les questions nécessaires. –

Si mes communications satisfairont à l’attente de votre Excellence, la mention de mes travaux dans Son ouvrage ne serait que trop flatteur pour celui, qui est déjà trop honoré d’entrer en correspondance avec un des illustres, qui ornent notre Siècle.

Daignez Monseigneur d’agréer l’assurance de ma parfaite bienveillance et de mon affection la plus distinguée. –
P. P. Roorda van Eysinga.

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Quellen

Handschrift
  • Grundlage der Edition: Ehem. Preußische Staatsbibliothek zu Berlin, gegenwärtig in der Jagiellonen-Bibliothek Krakau, Coll. ling. fol. 53, Bl. 215–216
Druck
-
Nachweis
  • Mueller-Vollmer 1993, S. 224

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Zitierhinweis

Philippus Pieter Roorda van Eysinga an Wilhelm von Humboldt, 27.05.1831. In: Wilhelm von Humboldt: Online-Edition der Sprachwissenschaftlichen Korrespondenz. Berlin. Version vom 15.03.2023. URL: https://wvh-briefe.bbaw.de/461

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