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Alexander von Humboldt an Wilhelm von Humboldt, 24.01.1827

Paris ce 24. Jan. 1827.

J’ai négligé si longtems de t’écrire, mon cher frère, parce que j’étais incertain si le Roi accepterait l’offre que je lui avais faite de me remettre en route pour Berlin. Tous mes arrangemens étaient finis pour partir le 15. et quand je pense au plaisir que j’ai d’être dans ta famille et avec toi, je puis dire que je suis presque peiné de ce que le Roi n’a pas accepté. Voici la réponse que j’ai reçue. Il me serait agréable si tu pouvais apprendre par W.[a] si ma démarche qui me paraissait un devoir, a été approuvée ou si on l’a trouvée celle d’un homme qui veut se rendre indispensable. Cette dernière interprétation aurait de quoi me peiner. J’ai lu avec le plus vif plaisir la lettre de la bonne Li et celle que tu m’as addressée de Weimar. Tant ce que tu me dis de Goethe et d’Hélène et du fils de Faust devenu Mylord m’a infiniment intéressé. J’ai été occupé ici dès les premiers jours à presser le fer de l’impression de ton ouvrage, négligé de la manière la plus coupable par le libraire, Dondey Dupré, chez lesquels paraissent tous les ouvrages de littérature asiatique. Rémusat comme tu le verras par les lettres incluses y a mis la plus grande obligeance. Ces notes donneront une grande valeur additionelle à ce petit ouvrage plein de philosophie et d’aperçus ingénieux et l’avertissement tout en marquant que nous avons imprimé à ton insu une simple lettre amicale, ôtera encore ce que tes notes pourraient paraître d’avoir d’hostile. Tu as voulu susciter les discussions, c’est donc remplir ton voeu que d’y répondre. L’ouvrage sera terminé en 15 jours, je t’en enverrai d’abord un seul exemplaire par la poste et tu disposeras des 100 exempt. qui te reviennent. J’en distribuerai d’abord et sans attendre tes ordres les plus necessaires, à l’Académie, Sacy, Chézy, Klaproth, Burnouf, la Société asiatique, 12 exempl. à Rémusat (c’est la moindre politesse) pas à Schlegel ou en Allemagne. S’il part un courrier avant que tu puisses m’écrire, je t’enverrai des 80 exempt. qui te resteront, vingt, et les 50–60 restants, nous les placerons chez le libraire Dondey Dupré même et à Londres. Si je me souviens bien du contrat, tu payes pour ces 100 exempl. trois ou quatre cents francs et Dupré met en vente le reste de l’édition qu’il aura tirée |sic| à 400 exempt., je pense. Tu écris si admirablement en français qu’il serait bien à désirer que tu eusses le loisir de faire en forme de lettres (ce qui n’engage en rien) quelque autre analyse de tes idées sur les formes grammaticales, l’origine des langues. C’est le voeu généralement exprimé aussi car on dit seulement clair et bien ces propres pensées. Tu auras su que Villemain, Lacretelle et Michaud (un libéral et deux ultras) ont été destitués de leurs places hors de l’Académie, à cause de leur noble défense de la liberté de la presse. On a presque terminé une souscription de 100,000 francs pour donner à Villemain, ayant l’air de lui acheter le manuscrit de la vie du Pape Hildebrand. Les Délessert auraient donné 10,000 frcs.; Mad. de Rumford 3000 frcs. C’est délicat, cependant je blame Villemain de prendre. Il ne faut pas avoir de courage au demi. Tu auras été surpris de l’aventure atroce de M. de Talleyrand qui tout brodé en sortant de la cérémonie de St. Dénis a eu des coups de poing de Maubreuil. D’autres disent, moins poétiquement, que la coiffure n’était pas dépoudrée et que ce n’était qu’un soufflet. Le procès sera curieux. Tu sais plus que moi que Maubreuil a bien des choses à dire . . . . . . . . . . . .

J’ai un rhume gros comme le Chimborazo. Le th. est à 7° Réau. La rivière va prendre. Que ne suis-je avec toi près de ton poêle. J’ai été très touché de quelques mots très aimables que la lettre de la Li renfermait pour Valenciennes. Avec un savoir si prodigieux, il n’est pas nécessaire d’avoir l’esprit très prompt. Ce n’est pas un homme d’esprit, mais il est attachant et du plus noble caractère. J’écris ce matin au pauvre Wach: je n’ai pu faire la chose qu’à demi, mais il paraît que le retouche est très belle. Adieu cher cher frère! Loin d’avoir de Paris des impressions qui pourraient ébranler mes projets ou me faire regretter mes résolutions, je sens au contraire qu’on est ici de la triste monotonie sur les Jésuites et la Presse et je verrai arriver avec joye le printems qui me rapprochera de Vous.

Mille tendres amitiés au Familienkreis et au pauvre Hermann.
A. Humboldt.

Anmerkungen

    1. a |Editor| Nicht zu identifizieren.
    Zitierhinweis

    Alexander von Humboldt an Wilhelm von Humboldt, 24.01.1827. In: Wilhelm von Humboldt: Online-Edition der Sprachwissenschaftlichen Korrespondenz. Berlin. Version vom 15.03.2023. URL: https://wvh-briefe.bbaw.de/742

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