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  3. Nr. 861

Wilhelm von Humboldt an José María de Murga y la Barrera, 23.12.1801


A Monsieur,
Monsieur Joseph Maria de Murga,
Député Général de la Province de Biscaye,
avec un paquet
Bilbao

Monsieur,

Je prens la liberté, mon digne et respectable ami, de Vous adresser par ces lignes Mr. le Baron de Vincke, Conseiller au service du Roi, et Mr. Hecht, chargés par notre gouvernement d’aller en Espagne pour y faire l’acquisition d’un certain nombre de béliers que S. M. le Roi d’Espagne a permis à notre gouvernement d’exporter. Mr. de Vincke est mon ami depuis plusieurs années, il possède d’excellentes connaissances d’économie rurale et a voyagé en France et en Angleterre pour les étendre et les rectifier. Il compte après s’être acquité de sa commision faire une tournée par Votre péninsule et je me flatte d’avancer que son voyage ne sera pas moins utile pour les lettres que pour l’amélioration de nos laines. Mr. Hecht est également un homme fort instruit et qui s’occupe surtout de Botanique.

Leur commision leur permettra de faire un assez long séjour dans Votre ville puisque c’est là qu’ils doivent embarquer les béliers qu’ils auront achetés et Vous sentez Monsieur, de combien d’utilité Votre protection et Vos bontés pourraient leur être non seulement relativement à leur satisfaction personnelle mais encore pour leur commision.

Le Ministre qui chez nous est chargé de la partie de manufactures et d’Agriculture m’a prié instamment de faciliter à ces Messieurs leur voyage par les différents connaissances que je pourrais avoir faites pendant mon séjour en Espagne et j’ose réclamer pour celà toute l’amitié que Vous m’avez si souvent prouvée.

Je ne crains point, mon respectable ami, que la commision de Mr. de Vincke choque Votre patriotisme. Quelque zelé qu’il soit, il est certainement trop éclairé pour vouloir borner les avantages de troupeaux améliorés à Votre seule patrie. Malgré tous nos soins nous ne parviendrons jamais à avoir des laines qui égalent les Vôtres et Vous jouissez d’un sol trop riche et d’un climat trop heureux pour nous envier le triste avantage d’avoir des laines un peu moins grossières. Enfin il serait certainement à savoir si l’Espagne ne se trouverait pas plus heureuse si elle était forcée en quelque façon de s’adresser d’avantage à l’Agriculture que dans le moment actuel elle sacrifie presqu’aux troupeaux. Mais je ne veux point m’embarquer dans une discussion qui m’entrainerait trop loin. J’aime mieux m’adresser à Votre bonté et Votre amitié seules et je désirerais seulement de pouvoir accompagner mes amis moi-même.

Je tâcherai, s’il est possible de Vous faire parvenir, puisque Vous le désirez ainsi, par eux une brochure sur la poésie que j’ai fait imprimer en Français étant à Paris et une Ode traduite en Allemand de Pindare. J’ai encore écrit une |sic| ouvrage en prose sur les beaux arts en Allemand mais il Vous serait inutile et la brochure Française en contient les idées les plus importantes. Veuillez la parcourir avec indulgence surtout pour le style. Ce que j’ai publié d’ailleurs soit en prose, soit en vers, comme quelques traductions de poètes grecs se trouve dispersé dans plusieurs journaux. La traduction de la tragédie d’Eschyle dont Vous voulez bien faire mention n’est pas imprimée encore. J’y mets encore la dernière main.[a]

Je ne Vous ai parlé aujourd’hui que de mes amis, Monsieur. Ils vont par Paris et n’arriveront guère qu’au printemps chez Vous. Je Vous écrirai beaucoup plutôt une seconde fois et c’est alors que je Vous parlerai de l’interessant envoi que Vous avez bien voulu me faire, que j’ai reçu il y a quatre semaines à peu près et que j’étudie durant ce tems-ci. Je ne Vous en dis aujourd’hui que mes sincères remercîments.

Je ne saurais Vous dire Monsieur, combien je suis sensible à l’amitié que Vous voulez bien me vouer. Je parle souvent de Vous avec Urquijo, mais que ne donnerais-je pas pour Vous engager à faire un voyage en France et nous faire une visite alors ici. Vous ne laisseriez pas de trouver ici des objets intéressants et du moins trouveriez Vous un ami qui ferait tout au monde pour Vous rendre Votre séjour plus intéressant et plus agréable.

Veuillez rappeler mon souvenir à Messieurs D. Lope et D. Francisco de Mazarredo et à leur digne Oncle l’Amiral que j’ai eu l’honneur de voir de tems en tems à Paris et présentez mes respects à Madame de Murga.

Agréez du reste mon cher ami, l’assurance des sentiments d’estime et d’amitié avec lesquels je serai toujours
Votre
très humble serviteur
et fidèle ami
de Humboldt.
à Berlin
le 23 Déc.
1801

Anmerkungen

    1. a |Editor| Die Agamemnon-Übersetzung erschien erst 1816. [FZ]

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    Quellen

    Handschrift
    • Zuletzt im Archiv von Murga in Xemein in Markina (siehe Gárate 1934, S. 430)
    Druck
    • Grundlage der Edition: Gárate 1934, S. 626–629
    Nachweis
    • Mattson 1980, Nr. 8819
    Zitierhinweis

    Wilhelm von Humboldt an José María de Murga y la Barrera, 23.12.1801. In: Wilhelm von Humboldt: Online-Edition der Sprachwissenschaftlichen Korrespondenz. Berlin. Version vom 15.03.2023. URL: https://wvh-briefe.bbaw.de/861

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