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Wilhelm von Humboldt an Jean-Baptiste Ducos, 23.10.1801

Berlin, 23 octobre 1801.

Vous aurez reçu, mon respectable ami, la petite lettre que j’ai pris la liberté de vous adresser en quittant Bayonne au printemps dernier; mais je ne puis m’empêcher de vous adresser quelques lignes par deux de mes compatriotes qui, dans ce moment, font le voyage d’Espagne. C’est M. le baron de Vincre[a], conseiller au service du roi, et M. Hèche[b], qui sont chargés par notre gouvernement de faire l’acquisition d’un certain nombre de béliers d’Espagne, dont le Roi Très-Catholique a bien voulu nous permettre l’exportation. Je puis vous les recommander comme des[c] personnes très éclairées, et j’aime à ajouter qu’ils sont mes amis depuis longtemps. S’ils ont le temps de faire quelque séjour dans votre ville, veuillez les accueillir avec bonté et procurez-leur le plaisir d’un tour de promenade au Fort de Sainte-Barbe.

Ah! le fort de Sainte-Barbe! Je ne saurais vous dire, Monsieur, quelle mélancolie répand en moi ce seul nom. Je pourrais verser des larmes de me trouver aussi éloigné de vos délicieuses contrées, de ne plus entendre ce bruit sublime des vagues de la mer, de ne pas voir ces coteaux délicieux, qui s’étendent vers le promontoire de Çocoa[d], cette baie ravissante et ces cimes couvertes des neiges des Pyrénées! Je ne cesse de m’occuper de vous, de votre nation, de votre langue. J’ai fait certainement des progrès dans cette dernière, depuis que je suis revenu ici. J’ai rassemblé la bibliothèque que vous m’avez aidé si généreusement à former, autour de moi. Je fais tous les jours de nouvelles recherches; je comprends maintenant assez bien mes livres et je compte vous envoyer en moins d’un an[e] d’ici une petite brochure qui vous montrera, j’espère, que vous et vos dignes compatriotes n’avez pas prodigué vos soins à un ingrat[f].

Veuillez saluer de ma part, Monsieur, M. de Larralde et mesdemoiselles ses filles, le digne père Laquero[g] et votre célèbre Garat. Mais surtout rappelez mon souvenir à la famille de Don José[h]. Son aimable nièce sera maintenant votre épouse. Souvenez-vous de temps en temps ensemble, dans vos promenades solitaires, d’un pauvre habitant[i] qui ne voit qu’un ciel triste et un sol aride, et qui brûle d’envie de se retrouver bientôt de nouveau parmi vous.

Bihotz erditic çure serbitzari eta adiskide eguiazcoa.[j]
Humboldt.

P. S. Que vous me rendriez heureux par un mot de réponse, et quel plaisir j’aurais à recevoir une petite bagatelle concernant votre pays. Faites-moi donc parvenir, si c’est possible, quelques notices sur la personne d’Axular; je sais seulement qu’il était curé de Sara; mais quand est-il mort[k]? Envoyez votre réponse à M. Bardewisch, notre consul à Bayonne.

N’oubliez pas de dire à M. Haramboure[l] que son "Axular" n’est pas inutilement parmi mes livres[m] et que je ne le prends jamais[n] sans me souvenir de la main généreuse dont je le tiens.

Anmerkungen

    1. a |Editor| Farinelli 1899, S. 59 korrigiert zu "Vincke".
    2. b |Editor| Farinelli 1899, S. 59 korrigiert zu "Hecht".
    3. c |Editor| Farinelli 1899, S. 59 korrigiert zu "deux".
    4. d |Editor| D.h. Socoa. [FZ]
    5. e |Editor| Farinelli 1899, S. 59: "dans moins d’une année"
    6. f |Editor| Das Basken-Werk wurde nicht fertiggestellt und erschien letztendlich nur in Teilen; siehe dazu unten. Als Erstes erschien 1812 die Ankündigung einer Schrift über die Vaskische Sprache und Nation, nebst Angabe des Gesichtspunctes und Inhalts derselben.
      Die in der zweiten Abteilung der Edition "Wilhelm von Humboldt: Schriften zur Sprachwissenschaft" erschienenen Bände (herausgegeben von Bernhard Hurch: Schriften zur Anthropologie der Basken, Baskische Wortstudien und Grammatik sowie der noch ausstehende dritte Band) rekonstruieren Humboldts Arbeiten zum Baskischen. [FZ]
    7. g |Editor| Anonymus 1875, S. 84 gibt den Namen als "illisible"; die hier gegebene Lesung stammt von Farinelli 1899, S. 60. – Wahrscheinlicher ist der Name jedoch als "Lazcano" zu lesen. In seinem Tagebuch der Baskenreise aus dem Jahr 1801 schreibt er im Zusammenhang mit St. Jean de Luz: "Lazcano, Geistlicher aus S. Sebastian. Während der Französischen Besitznehmung [beginnend am 4. August 1794] heiratheten sich zwei Leute vor der Municipalität, er sprach den Segen darüber. Man griff ihn deshalb an. Er schrieb eine Schrift, dass die Ehe kein Sacrament sey. Jetzt ist seine Sache vor dem Inquisitionsgericht in Logroño. […] Lazcano sagte auch, dass man den Superlatif im Baskischen durch Wiederholung mache. In-ena sey gleichsam partitif einer aus allen der schönste, beste." (Humboldt 2010, S. 280). [FZ]
    8. h |Editor| Farinelli 1899 korrigiert zu "Coste".
    9. i |Editor| Farinelli 1899 ergänzt "du Nord".
    10. j |Editor| = Von ganzem Herzen (aus der Mitte des Herzens) Ihr Diener und wahrhafter Freund. [Übersetzung: Bernhard Hurch]
    11. k |Editor| Farinelli 1899, S. 60 fügt hinzu: "précisément"
    12. l |Editor| Farinelli 1899, S. 60 gibt den Namen als "Haramboure-Clouet".
    13. m |Editor| Siehe Schwarz 1993, S. 18 Nr. 55. [FZ]
    14. n |Editor| Farinelli 1899, S. 60 ergänzt: "en main"
    Zitierhinweis

    Wilhelm von Humboldt an Jean-Baptiste Ducos, 23.10.1801. In: Wilhelm von Humboldt: Online-Edition der Sprachwissenschaftlichen Korrespondenz. Berlin. Version vom 15.03.2023. URL: https://wvh-briefe.bbaw.de/12

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