Wilhelm von Humboldt an Godert Baron van der Capellen, nach dem 3. März 1831
Monsieur le Baron,
Ce n’est que la juste crainte d’importuner trop souvent V. E. de mes lettres qui m’a fait différer, Mr. le Baron, ma réponse à la Vôtre du 15. Février. J’ai reçu depuis celle du 3. Mars, et je Vous prie d’agréer l’expression de ma vive et sincère reconnoissance de la manière bienveillante dont Vous avez bien voulû acceuillir ma d mes demandes.
Il m’a été surtout infiniment flatteur de voir que VE. a b eû la bonté de me conserver Son souvenir et qu’Elle se rappelle les entretiens que nous avons eûs à Vienne du temps du Congrès. Je partage entièrement Vos sentimens, Mr. le Baron, sur la crise politique dans laquelle nous nous trouvons depuis l’Automne dernier. Elle est plus forte, elle sera plus longue, elle aura des suites plus graves que celle de la suprématie de Napoleon et de la révolution de 1789. La prévoyance humaine ne suffit pas pour juger, si cette crise aura un jour du s conduira un jour au bien-être général, mais ce qui est certain, c’est qu’il nous faudra passer par bien des malheurs avant d’atteindre ce but, auquel les personnes de mon age ne peuvent guères se flatter de parvenir. J’ai été surtout douloureusement affecté des malheurs qui ont frappé la Hollande. J’avois toujours pris la part la plus vive et la plus intime aux déstinés de ce païs, au succès et au bonheur de Votre Monarque auquel je porte conserverai [toujours] <éternellem+> <toujours> un attachement également respectueux et invariable. Il est affligeant et décourageant à la fois de voir que ni la sagesse<sage> fermeté, ni la modération extrême dont Sa Majesté a fait preuve, n’ont pû en rien altérer le cours d’événemens aussi imprévûs qu’impérieux. Il me paroit évident que la grande masse de la population de la Belgique desire le retour à l’ancien ordre des choses, mais ce desir est en trop impuissant, et en attendant le systeme contrai contraire continue touj à se développer toujours d’avantage. Voilà ce qui doit désoler toutes les personnes bien pensantes.
VE. a rendû un service extrême à mes études en m’ |116v| me fournissant l’occasion d’entrer en correspondance avec Mr. Roordá. Je La supplie seulement de permettre permettre que nos lettres passent aussi dans la suite par Ses mains. Cela les fera parvenir d’en plus sûrement et plus promptement à la fin.<promptement.> Je prends la liberté de Lui en envoyer un une aujourd’hui.
Le petit livre Javanois est encore hérissé de trop de difficultés pour moi, mais il me servira plus tard. Je Vous **** remercie, Mr. le Baron, de m’avoir indiqué mon nom dans l’épigraphe Malaie. Etant mis ainsi sur la voye j’ai pû passablement bien la déchiffrer. J’en ai mis une traduction littérale au bas des questions que je prends la liberté d’adresser à Mr. Roorda.
La Mission de Mr. de Siebold est un monument durable que VE. s’est érigé. On n’oubliera jamais ce noble zèle de protéger les sciences sciences et de contribuer à en étendre les limites. Mais Vos veus |sic| généreuses et bienfaisantes n’auroient jamais pû être mieux secondées que par Mr. de Siebold. J’ai suivi avec le plus grand intérêt tout ce que les feuilles publiques <nous> ont communiqué dans le temps sur son séjour au Japon, et je suis charmé d’apprendre que qu’il est occupé dans ce moment à Leiden de la rédaction de son voyage. J’ai parcourû avec grand plaisir les deux tableaux que VE. m’a transmis. Je Lui en suis infiniment obligé. Je prendroi peut-être la liberté de m’addresser à Mr. de Siebold dont je connois la famille, pour***objet concernant un point de grammaire. Il regne dans les grammaires Japonoises que nous possédons en Europe, une confusion extrême sur le chapitre des Pronoms, et j’ai eû occasion d’écrire deux fois sur cet objèt, d’abord<d’abord> dans un Supplément à la grammaire de P. Rodriguez publiée par Mr. Landresse à Paris, et tout réc récemment dans un mémoire sur l’affinité des Pronoms avec les Adverbes de lieu inséré dans les Mémoires de notre Académie.
VE. sera étonnée de voir que je ne Lui écris pas de ma propre main. Mais ma main droite est affectée depuis quelque temps d’une foiblesse qui rend mon écriture presqu’ illisible pour ceux qui n’y sont pas habitués.
<Je Vous supplie, Mr. le Baron, d’agréer l’assurance renouvellée de la haute considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être,Mr. le Baron
de VE.
le
très-humble & très obéissant serviteur,>
Über diesen Brief
Quellen
In diesem Brief
- Abhandlungen der Königlichen Preußischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1804–1900
- Gericke, Johann Friedrich Carl (1831): Eerste Gronden der Javaansche Taal, benevens Javaansch Leer- en Leesboek, met eene Woordenlÿst ten gebruike bÿ hetzelve, Batavia: Lands-Drukkerij
- Humboldt, Wilhelm von (1832): Über die Verwandtschaft der Ortsadverbien mit dem Pronomen in einigen Sprachen. Gelesen in der Akademie der Wissenschaften am 17. December 1829. In: Abhandlungen der historisch-philologischen Klasse der Königlichen Preußischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin aus dem Jahre 1829, S. 1–26. – Vgl. GS VI, S. 304–330
- Rodrigues, João (1604): Arte Da Lingoa De Iapam, Nagasaki: Collegio de Iapão da Companhia de IESV
- Oyanguren de Santa Inés, Melchor / Landresse, Ernest-Augustin-Xavier Clerc de / Humboldt, Wilhelm von / Rodrigues, João / Société Asiatique (1826): Supplément à la grammaire japonaise du P. Rodriguez, ou, Remarques additionnelles sur quelques points du système grammatical des Japonais, Paris: Dondey-Dupré Père et Fils
- Siebold, Philipp Franz Balthasar von (1832–1851): Nippon. Archiv zur Beschreibung von Japan und dessen Neben- und Schutzländern jezo mit den südlichen Kurilen, Krafto, Kooraï und den Liukiu-Inseln, nach japanischen und europäischen Schriften und eigenen Beobachtungen, Leiden: Selbstverlag
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