L’accueil favorable que Vous avez bien voulû faire à un mémoire Allemandr. le
Comte de Minutoli
Vous avez vû par mon mémoire, Monsieur, qu’il avoit pour but de répondre aux
objections qu’on auroit pû élever peut-être contre Votre explication de
l’écriture hieroglyphique, mais que j’avois crû nécessaire pour ce but même
d’exposer également mes propres doutes sur quelques points de Votre systême. Je
n’avois lû pour lors que r. Dacier
Quelque vif que soit celui que ces recherches m’ont j’ai
Ce qui m’a engagé surtout à me rendre ces recherches plus familières, c’est
l’étude des langues en général à laquelle je me voue depuis longtemps. Les
questions sur la nature de l’Alphabet, ses rapports avec la langue parlée, son
invention & sa propagation y sont du plus grand intérêt, & ces mêmes
questions se présentent sous un nouveau point de vuë depuis la découverte du
systême de l’écriture hieroglyphique. J’ai désiré en même tems
La collection que r. le
Comte de Minutoli
J’ai réuni en trois paragraphes les questions que je desirerois de Vous proposer,
Monsieur, & j’ai crû bien faire en notant sur des feuilles séparées, en
forme d’annexes, les grouppes hieroglyphiques
1.,
Sur le nom de l’Egyptien à la Momie duquel se rapportoit le Manuscrit
B.
Le nom de cet individû est répété 116 fois dans ce Manuscrit, il est accompagné 114 fois de celui de s mère également défunte.
En prenant l’ensemble des deux noms avec tout ce qui y appartient, on en trouve à peu près 80 Variantes, c’est à dire 80 répétitions des eux noms dont aucune n’est entièrement conforme à l’autre, si l’on tient exactement compte de tous les changemens & de toutes les transpositions et omissions de signes.
Afin de connoître tous les sons & tous les symboles qui entrent dans
l’écriture de ces deux noms quoiqu’ils n’y soyent pas marqués chaque fois que
ces noms reparoissent dans le Manuscrit, j’ai réuni sous le nr. 1. des grouppes
hieroglyphiques ci-joints tous les caractères qui se trouvent dans les
différentes variantes, en y ajoutant en meme tems leurs équivalens qui les
remplacent dans
me
signe du grouppe
ne
Le nr. 2. des grouppes ci-joints présente la variante la plus ordinaire des deux noms exactement comme elle se trouve dans le Manuscrit.
J’ai divisé le grouppe entier d’après les idées qu’il énonce, en huit parties.
La première ne renferme que le grouppe symbolique d’Osiris. Le Manuscrit en donne toutes les variantes enumérées dans le systême hieroglyphique.
La seconde forme le nom du défunt. Il consiste en six lettres dont trois certainement sont des voyelles, et expriment très-probablement le même son.
Le premier signe est le nr. 56. de Précis
Il s’y trouve seulement dans les Précis. [FZ]
Si Vous n’avez point vû encore chéri par
Amon-Ré est suivi des trois signes du nr. 64. des grouppes ci-joints
qu’il faudroit lire
J’ai réuni sous les nrs. 3–12. plusieurs grouppes hieroglyphiques desquels ce
caractère fait partie. Ils se trouvent dans les deux Papyrus de Berlin, mais
aussi pour la plupart dans le Manuscrit de Paris. (
En parlant de grouppes je dois Vous prévenir, Monsieur, que j’ai tâché d’analyser les deux Manuscrits de Berlin de manière que j’ai toujours cherché des réunions de caractères qui, en se retrouvant dans la même série ensemble, sont précédés & suivis de signes différens dans les différens passages. J’ai crû remarquer que Vous employez le même procédé, & cette méthode me semble être la seule par laquelle on pourra parvenir peu à peu à séparer les mots pour ces déterminer ensuite la valeur. En comparant deux Manuscrits ensemble on obtient à la vérité des phrases entières qui quelquefois sont fort longues, mais les grouppes plus étendûs peuvent être réduits a de plus petits, & on obtient surtout ceux qui semblent devoir former des mots ou même des syllabes, en comparant les différens passages d’un même Manuscrit. Il me semble, qu’en poursuivant cette méthode avec une grande attention & persévérance, on parviendroit à dresser un catalogue de mots hieroglyphiques, même avant que d’en connoitre la signification, & cela ne seroit guères inutile.
Parmi les grouppes nr. 3–12. ceux qui en premier lieu ont attiré mon attention,
sont nrs. 6–10. qui renferment les caractères de demeure, habitation.
Je prendrai à cette occasion la liberté de Vous soumettre un doute sur
l’explication que Vous donnez, Monsieur, des signes du maison, habitation peut
accompagner ce mot on manquer, le sens reste toujours le même: ici est, se trouve cet.
Déscription de l’Egypte befinden sich im
2. Band der Planches, erschienen 1812. [FZ]m, manifesté, engendré
par, & terminent par une série de signes précédés par le signe balance (nr. 51. des grouppes ci-joints)
J’ai soigneusement examiné, surtout dans cette partie, la conformité des deux
Manuscrits de Berlin avec celui dont la du
balance incl. il omet les hieroglyphes
(nr. 52. des grouppes ci-joints) qui suivent ce caractère, ainsi que toute la
partie supérieure de la Col. 16. et celle de la col. 15. jusqu’au signe balance, passe immédiatement aux hieroglyphes (nr. 53.
des grouppes ci-joints) de la col. 15. & donne ainsi le reste de cette
partie du Manuscrit. Il omet par conséquente les formules des
Ce qui peut-être n’est pas une simple inadvertance, c’est que deux formules de ce
même Manuscrit, commençant par la plume & la figure qui porte la main à la
tête, consistent en trois parties de manière que première phrase de la formule
n’est pas suivie, comme cela est généralement le cas, par une, mais pas deux
phrases, précédées chacune du signe balance. Après la
formule qui répond à la partie supérieure de
Dans les passages qui sont précédées par le signe balance le Manuscrit B. offre également des transpositions
singulières, mais seulement dans ceux de la partie inférieure des colonnes de la
33
balance de la partie inférieure
sont échangées de manière que celle de la col. 16. suit la phrase qui à la
partie inférieure de la colonne 17. commence par la plume & la figure, &
vice versa.
Voilà ce qui est pour le nombre & l’ordre de ces formules dans les trois
Manuscrits. Ler conformité du reste est fort grande, & pour Vous en donner
une idée plus précise, monsieur, j’ai copié d’après les deux Manuscrits (nr. 13.
des grouppes ci-joints) la formule qui est celle de la partie supérieure de
ci-joint une copie de ces passages d’après le Manuscrit B. Vous
observez, Monsieur, que les caractères notés a. répondent exactement à
Cet ordre semble cependant varier quelquefois sans altérer pour cela le sens. Les
signes de t, p, h, se trouvent exactement de même dans le Manuscrit de
Berlin. Il semble néanmoins qu’ils indiquent le Dieu
Le Manuscrit B. pourroit servir à remplier presque les lacunes et échancrures du
Manuscrit de la
La partie des Manuscrits funéraires dont je viens de parler, me semble en former une des plus remarquables, & qui se prêtent le plus facilement au déchiffrement.
Vous avez très-bien expliqué, Monsieur, le signe manifeste dont r.
Youngêtre, faire. Mais il existe
peut-être un verbe de cette nature, dont le Dictionnaire ne rend pas compte,
& qui par une métaphore fort facile à saisir, pourroit avoir rapport à
visage, face.
Je desirerois vivement de savoir ce que Vous pensez, Monsieur, des caractères
initiaux, la plume jointe à la figure qui porte la main à la tête, ainsi que du
signe balance. Quant au dernier je ne saurois rien
alléguer pour le déchiffrer aussi facilement par conjecture, à moins qu’il ne
soit identique avec le caractère nr. 121. (s placé après une voyelle, ne pourroient-ils pas
répondre à l’adverbe Copte Précis
s dans ces phrases est toujours désignée par le même
caractère, tient peut-être au geste de la petite figure qui paroit indiquer une
acclamation douloureuse. Car Vous avez très-bien observé, Monsieur, que les
Egyptiens dans le choix des caractères homophones regarderoient
En supposant homophones les signes qui dans les colonnes qui dans ces différens
Manuscrits répondent l’une à l’autre, occupent la même place, il faut croire
que
1., les nrs. 9. 10. 6.
2., et les nrs. 54. et 7. des grouppes
ci-joints
expriment la même idée.
Il est encore à remarquer que dans tous ces passages ces signes sont précédés par
le nom du Dieu Phtah qui dans le Manuscrit B. se trouve aussi dans les deux
formules où dans ce Manuscrit et dans celui de la manifesté sont les
mêmes, tandisque ceux qui le suivent, diffèrent. Il est vrai que ce nom manque
dans ces deux endroits dans le Manuscrit de Paris, mais il faut presque croire
qu’il y a été simplement omis par inadvertance, car si le signe manifesté indique l’idée de l’origine, il n’est guères
probable qu’on assigne au même individû une double issue.
Le signe de la 145
me
col.
du Manuscrit B. (nr. 6. des grouppes ci-joints) est trop petit pour que j’aye pû
le distinguer bien clairement, mais il m’a semblé être le même que le 5
Je desirerois aussi beaucoup d’apprendre, Monsieur, si je me trompe en croyant
que le cercle strié que Vous déclarez p. 69. du contrée, & par le
disque solaire, ou les remplace plutôt lui-même?
Il existe un grouppe que revient très-fréquemment dans ces manus-
me
signe. Or j’ai trouvé
souvent dans les deux Manuscrits de Berlin à la place du cercle strié de ce
grouppe le signe contrée ou le cercle ayant un point au milieu. J’ai rencontré
de même le cercle strié dans un autre grouppe également fréquent, noté nr. 56.
des grouppes ci-joints. Il faudroit donc soigneusement distinguer les cas où les
caractères
Ce qui me semble indiqué par les passages précités, c’est que Phtah, habitation &
contrée entre lesquelles cette syllabe seule est
placée de sorte qu’elle ne semble pas indiquer un second nom propre, mais plutôt
un mot de la langue. Si le disque solaire & le petit signe indistinct (nr.
6. des grouppes ci-joints) expriment ici des r, ce son
ne doit pas être essentiel à la phrase écrite, puisqu’il manque dans l’un des
Manuscrits. Il est encore à remarquer que le Manuscrit de Paris qui a le disque
solaire, n’a point le signe contrée que présentent les
deux autres. Seroit-ce peut-être, puisque l’un est remplacé quelquefois par
l’autre?
Ce qui me fait croire surtout que la syllabe qui se trouve nr. 7. des grouppes
ci-joints à coté du signe figuratif habitation, forme
un mot à elle seule, c’est qu’elle est placée souvent, comme ici, de manière
qu’elle ne sauroit se lier ni avec
avec
est se trouve entre les mots soutien de l’Egypte & le signe figuratif d’un
Dieu, et Haroeri & le signe figuratif du défunt dans une
phrase qui dit évidemment le défunt chéri par Osiris .
.
ⲕⲓ
. .
Si j’osais émettre une conjecture, je croirois trouver dans ces signes les verbes
Coptes
aedificare
,
Il s’entend naturellement que dans d’autres passages cette même syllabe ⲕⲓ peut faire partie d’un autre mot.
J’ai déjà trop fatigué Votre patience, Monsieur, par m’étendre encore sur les nrs. 4. 8. & 12. des grouppes ci-joints. Mon but est simplement d’obtenir de Vos bontés des éclaircissemens sur un caractère de l’emploi duquel je manquois d’exemples jusqu’ici, & j’ai crû Vous faciliter la peine de me les donner en réunissant plusieurs grouppes d’hieroglyphes dont elle fait partie.
Les lettres 3. 5. 7. du nr. 1. des grouppes ci-joints sont évidemment des
voyelles auxquelles, quoique ce signe puisse en représenter différentes, il
faudra pourtant dans ce même nom assigner le
Le 6
me
signe m’arrête
entièrement dans la lecture du nom du défunt, puisque sa signification m’est
tout à fait inconnue.
Il y a dans les trois Manuscrits deux figures d’oiseaux qui en tenant les ailes
élevées, ont une certaine ressemblance. Je veux dire celle dont je parle ici,
& qui est représentée dans la
La première de ces figures a partout le bec visiblement ouvert, le corps trappû, la queue composée de petites plumes, & représente de la manière la plus caractéristique un oiseau aquatique qui, en poussant des cris & en battant des aîles, est au moment de s’élever de l’eau, ou de s’enfuir en nageant avec précipitation. Le Man. B. le présente quelquefois debout, se tenant sur ses pieds, & quelquefois sans jambes. Mais la bouche béante & la forme du corps & de la queue le distinguent aussi dans cette position. L’autre oiseau est toujours debout, & bat simplement des ailes.
J’ai hésité longtems à décider, si ces deux oiseaux ne sont pas peut-être le même
signe tracé avec des contours plus ou moins fugitives. Mais comme la différence
des deux figures est constante, & comme je n’ai jamais trouvé que
Il y a un troisième oiseau qui a des plumes pendantes au cou, & qui revient
très-fréquemment dans les trois Manuscrits (avec
avec aux qui viennent après lui.
Le nr. 19. des grouppes ci-
Je crois ne pas devoir passer sous silence non plus ici l’oiseau qui, en battant
des ailes, semble prendre de la nourriture d’une corbeille ou d’un vase
semblable. (
Le Manuscrit de la seigneur. Le rapprochement de ce
passage et du passage parallèle du Man. A. m’a parû remarquable à faire. Je
joins à ces deux passages encore un troisième où les deux oiseaux sont suivis
des noms d’Isis, Horus & Amset. (nr. 24. 25. des grouppes ci-joints)
L’oiseau figuré à
J’ignore donc complettement quel son il faut attribuer à ce signe et me borne à indiquer (nr. 20. 21. des grouppes ci-joints) deux combinaisons de caractères dans lesquelles il entre.
La 8
me
signe du nr. 1. des
grouppes ci-joints, le caractère figuratif
Comme la figure humaine reparoit dans des attitudes très-différentes dans les Hieroglyphes, est-ce exclusivement celle dans laquelle un bras est étendû et l’autre appuyé sur la hanche, qui sert à désigner figurativement un homme?
Cette figure dans cette attitude a-t-elle exclusivement ce sens, ou est-elle
placée aussi quelquefois phonétiquement, en signifiant s,
comme celle qui porte une main à la tête?
Vous trouverez ci-joint (nr. 22. 23.) deux grouppes qui m’ont conduit à cette idée. Je n’oserois cependant rien décider là-dessus, puisque je me suis convaincu qu’on peut très-facilement être induit en erreur sur les signes qui semblent homophones, sans l’être réellement.
Dans
La 4
me
& 8
Le Man. A. n’a jamais ces signes à la suite du nom du défunt & de ses parens.
Dans le Manuscrit de la avec
a
Je n’ai pas besoin de répéter que je ne parle ici de ces deux signes, l’oiseau
& la figure portant la main à sa tête, qu’en autant qu’ils sont précédés de
la ligne perpendiculaire qui annonce l’idée de la mort. Car du reste ils forment
la syllabe os qui peut appartenir à beaucoup d’autres
mots.
Vous n’avez point expliqué phonétiquement, Monsieur, le
Je n’ose donc décider, si la ligne qui porte un cercle à son extrémité inférieure, qui est quelquefois perpendiculaire, mais plus souvent horizontalement couchée, et qui ressemble à une rame ou peut-être à un instrument de labourage, est ou n’est pas un signe phonétique.
Ce qui m’a frappé c’est que dans un groupe de signes (nr. 27. des groupes
ci-joints) qu’on rencontre plusieurs fois dans le Man. B. il se trouve dans un
passage à la place de ce signe un caractère qui paroit être le
Ce signe reparoit aussi sans les autres signes du décès & sans les lettres
os dans d’autres groupes dont je me bornerai à
citer celui des col. 99. 58. 56. de la pl. 72. & de la col. 77. de la pl.
73. de la
Réunie à la syllabe os, réprésentée par l’oiseau ou le
lituus, & par la figure qui porte la main à la tête, la ligne terminant par
un ovale ou un cercle se trouve pour la plupart à la suite des autres signes de
décès, cela n’est cependant pas toujours le cas. Il est aussi quelquefois dénué
de ces signes tant dans le Manuscrit de la
L’emploi le plus fréquant de ce groupe semble pourtant être celui où il est
précédé par les signes qu’on pourrait lire
Il y a dans le Manuscrit de Paris (la constamment la formule
suivante;
1., le caractère symbolique du dieu Thot,
2., deux sceptres affrontés suivis
de signes du décès,
3., le caractère symbolique d’Osiris,
4., un groupe
très-fréquent dans les Manuscrits funéraires qui se distingue par une figure
bizarre & courbée, et qui commence par la bouche et termine par le céraste,
que j’ai cependant souvent trouvé aussi sans ces deux signes. Ce groupe paroit
être en rapport intime avec les idées
5., deux sceptres affrontés suivis des signes du décès,
6., le
caractère symbolique d’Osiris,
7., le nom du défunt & sa
parenté,
8., le groupe de la figure courbée,
10., deux sceptres affrontés suivis de signes du décès,
11.,
le caractère symbolique d’Osiris,
12., le groupe de la figure
courbée,
13., le nycticoraxpar,
14.,
le caractère symbolique du ciel,
15., un groupe commençant par les signes
notés nr. 60 des groupes ci-joints et terminant par le bras étendu & le
segment de sphère. Ce groupe paroit composé de deux parties de manière que la
figure du dieu assis forme le dernier caractère de la première. Car l’on trouve
chacune de ces deux parties isolément,
16., un grouppe de quatre signes
extrêmement fréquent dans ces Manucrits.
Après cette formule les différentes sections de ce passage varient, et semblent être chacune d’un contenû différent.
Le Man. A. renferme ces mêmes dix sections avec les mêmes signes initiaux. Les
sections y sont même séparées par des lignes de manière qu’elles forment des
compartimens symmétriques. La formule que je viens de décrire, est absolument la
même dans le Man. A. à l’exception de quelques changemens peu notables. Le seul
qui m’adans la partie qui suit cette formule diffère
considérablement d’un Manuscrit à l’autre.
J’ai cherché envain ce même passage & ce même arrangement de formules homophones dans le Man. B. Il n’y existe pas, soit qu’il ait réellement manqué à ce Manuscrit, soit qu’il ait trouvé place dans une partie mutilée du Papyrus. On rencontre à la vérité dans les premières colonnes du Manuscrit dont le commencement est mutilé, le caractère du dieu Thoth suivi des sceptres affrontés et des mêmes signes du décès que dans le Manuscrit de Paris, le groupe de l’homme courbé s’y joint encore, mais le groupe d’Osiris manque, ainsi que les autres groupes, & le passage n’est évidemment pas le même. Comme il ne semble pas, que ce Manuscrit ait éprouvé une mutilation considérable, pas même dans son commencement, la circonstance dont je parle, paroit prouver que la conformité de ces rituels funéraires n’est pourtant pas aussi grande qu’on le croiroit au premier coup-d’oeil. J’ai observé plus haut que le Man. A. ne donne que la moitié d’une autre partie de ces formulaires.
Les signes du décès dans les passages du Man. de Paris dont je parle ici, varient
assez considérablement, & l’écrivain leur a donné tantôt plus, tantôt moins
d’étendue. (Comparez o, & de la figure tenant sa tête, s, en font partie & suivant immédiatement le caractère qui est le
dernier des quatre qui forment le grouppe
ni peutêtre pas
Quoique ces signes, os, se trouvent ordinairement
placés après ceux qui indiquent une personne défunte, je suis très-éloigné de
croire qu’ils fassent partie de ces signes. Ce n’est, il me semble, que la
liaison des idées qui les y rattache. Il me paroit que ce groupe exprime
phonétiquement le mot ⲱϣ dont la signification de déclarer, annoncer, invoquer, même de promettre & de faire voeu convient extrèmement bien au contenû des
Manuscrits funéraires en général, & donne aussi un sens très-naturel dans
les passages où il reparoit le plus fréquemment. Dans ceux cités ci-dessus du
Man. de Paris il est toujours suivi du caractère d’Osiris, dans un passage du
Man. B. (col. 3.) de celui d’Horus. Précédé dans ces passages par les signes de
personne défunte il semble dire: le défunt invoque Osiris
cet. ou peut être aussi s’est voué à Osiris.
On conçoit aussi aisément que l’hieroglyphe de l’invocation peut être placé à la
suite des noms des défunts sans que l’objet particulier auquel ces invocations
s’addressent, soit désigné, et qu’on a pû entièrement le laisser dehors,
puisque, lorsque le nom d’une divinité est placé après, celui d’un défunt, le
rapport dans lequel ils doivent se trouver, saute de soi même aux yeux du
lecteur.
Je passe cependant volentiers de ces conjectures à une question que je voudrois
Vous soumettre, Monsieur, sur le vaisseau à anse qui dans le Man. de Paris
(
Vous remarquerez, Monsieur, dans la 5
me
partie du nr. 1. des groupes ci-joints que les caractères
qui indiquent habituellement la filiation, lorsqu’il est question de la mère du
défunt, parmi tant de répétitions de son nom, ne sont employés que trois fois,
tandisque 98. fois l’oeil & le segment de sphère ou l’oeil seul occupent
leur place. Je ne saurois Vous nier que le segment de sphère,
J’ai d’abord consulté fille celui d’enfant (fils.
Malgré cela il est évident que le Man. B. appartient à la momie d’un homme, &
non pas d’une femme. Le signe figuratif homme duquel
son nom est constamment suivi, & la manière dont le défunt est dessiné dans
les tableaux du Manuscrit, l’attestent indubitablement. Il ne peut pas non plus
être question ici de la fille du défunt. Car dans ce cas le groupe ordinaire de
la filiation du côté de la mère, maîtresse de maison, appartenant évidemment à la
mère du défunt, ne conviendroit point à sa fille.
Le signe ⲧ ne peut donc point être ici l’article féminin, mais doit, réuni à l’
fils, et non pas fille.
J’ai comparé ensuite les deux autres Manuscrits.
Celui de Paris présente trois fois les signes oeil
& segment de sphère, au lieu de
L’omission, presque régulière, de consonnes dans un nom propre me semble fort
extraordinaire, & me rend douteux, si le nom de la défunte n’est pas
seulement
Le Man. A. est de la Momie d’une femme, comme l’indiquent les tableaux et la
petite figure tenant la tige de lotus. Son nom se trouve tantôt accompagné de
celui de ses deux parens, tantôt de celui de sa mère seulement, tantôt, &
c’est là l’ordinaire, tout seul. Sa filiation du côté du père est constamment
indiquée par le ChenalopexAlopochen
aegyptiaca). [FZ]p la précèdent, puisqu’elle est suivie du
caractère symbolique de maîtresse de maison.
Comme il pourroit Vous intéresser, Monsieur, de connoître les noms mentionnés
dans ce Manuscrit, je les ai transcrits nr. 31. des groupes ci-joints. Les deux
premiers de ces noms renferment des signes que Vous n’avez pas encore insérés
dans consonnes
Le nom du père est précédé une fois (Div. I. col. 14.)Div.
par ou de &
le nom du père. Il est évident que ces signes n’appartiennent pas à ce nom,
puisqu’il se trouve sans eux, & tel que Vous le voyez nr. 31. des groupes
ci-joints, au dessus de la tête de la défunte. Je crois donc pouvoir conclure de
là que ces caractères expriment une qualification du défunt dont ils précèdent
le nom, ainsi que ceux qu’on voit à la même place devant un nom propre dans le
Manuscrit de Paris (n, & le dernier du nr. 63.
le caractère symbolique du dieu Amon.
Je n’ai pas pû découvrir le nom du père de l’Egyptien à la momie duquel appartenoit le Man. B. Il ne s’y trouve pas de la manière ordinaire à la suite du nom du défunt. S’il en est fait mention, c’est d’une manière plus cachée & qui, pour être reconnue, exige une connoissance plus profonde de l’écriture hieroglyphique.
Je dois faire le même aveu par rapport au Manuscrit de la contrée
dans l’abbréviation phonétique terre, païs &
plus spécialement l’Égypte. Après ce caractère vient
engendré par, puis une série d’hieroglyphes &
enfin le signe figuratif homme qui semble indiquer que
les hieroglyphes qui le précèdent, désignent un nom propre. Les signes du décès
manquent, & il seroit par conséquent ici question d’une individû encore
vivant du tems de la mort de celui duquel est la momie. Mais ce qui m’embarasse
dans l’explication de ce passage, c’est que, comme Vous l’observez, le signe
ⲙⲓⲥⲓ est presqu’ exclusivement employé lorsqu’il est fait mention de la mère
& non pas du père du défunt.
Pour en revenir, après cette digression, aux caractères oeil
& segment de
sphère, la comparaison des trois Manuscrits prouve à
ce qu’il me paroit, à l’évidence qu’ils ne doivent point être pris pour le
substantif fils ou fille,
mais comme engendré,
enfanté, issû, cet.
Lorsque l’oeil, s, est seul, il ne semble y avoir guères de difficulté de le
rapporter aux verbes dame de maison & qui semble
omis par une simple négligence de l’écrivain.
L’observation ingénieuse & importante que Vous faites, Monsieur, que
l’écriture hieroglyphique plaçoit quelquefois les articles d’une manière
inverse, n’en reste pas moins vraie quand même le pas
mout que Vous citez d’après Précis, Bd. 1, S. 74. [FZ]
Le 12
me
signe du nr. 1.
des groupes ci-joints présente l’irrégularité que l’article féminin y manque de
manière qu’il faudroit proprement lire
Le Man. A. place le signe de cet article après la voyelle initiale du mot maison
Ce qui m’a beaucoup frappé, c’est que dans plusieurs passages de ce Manuscrit où
il est fait mention de la mère de la défunte, le caractère dame de maison est suivi de la bouche qui répond à la lettre r. (nr. 33. des groupes ci-joints) Cet r ne semble pas faire partie du nom propre, mais
appartenir au signe dame de la maison. Car on ne le
trouve jamais là, où ce tître ne précède pas le nom. Il manque cependant
quelquefois aussi là où ce tître est placée. Vous donnez la lettre r pour signe initial au caractère grand (grande dame de maison.
Le 13
me
caractère du nr.
1. des groupes ci-joints est le signe du génitif, ainsi que le 11
Le 14
me
Caractère
Le caractère dont il s’agit ici (nr. 34. a. des groupes ci-joints) désigne
d’après r. Youngfemme (wife
r. Youngr. Youngépouse sans
que le nom du mari fût ajouté, surtout si le caractère suivant exprimoit
peut-être l’idée d’être chérie, aimée. La phrase entière diroit dans ce cas né de
la grande dame de maison, l’épouse chérie, Asritto, femme défunte.
Ce ne sont cependant là que des conjectures, & ce caractère pourroit très-bien n’être que phonétique. Car qu’il soit tel dans d’autres passages des Manuscrits funéraires, me semble probable à cause des différentes combinaisons dans lesquelles on le trouve avec d’autres hieroglyphes, & rien n’empêche qu’il ne soit, ainsi que le disque solaire & peut-être encore d’autres hieroglyphes, symbolique & phonétique à la fois.
Deux passages surtout m’ont beaucoup frappé & m’ont parû rendre probable que
ce caractère exprime réellement l’idée de femme,
puisqu’il est suivi dans ces deux passages du segment de sphère & du
caractère figuratif de femme ou déesse. Vous les trouverez, Monsieur, dans la son frère, s’il est permis de mettre ici l’oeil à la place du caractère qui exprime
habituellement (Thore & le
signe figuratif dieu. Mais entre ces deux caractères
se place une voyelle, o, qui me rend douteux, si en
effèt il est question de Thore ici? J’ai cependant observé souvent cette voyelle
devant les signes figuratifs homme & dieu, de manière qu’elle n’appartient peut-être pas au
nom Thore. Après cela se trouvent le céraste qui indique peut être le pronom, le
nycticorax & les deux sceptres affrontés. Je crois pouvoir lire ces deux
derniers signes qu’il aime, elle, puisqu’aussi dans
Voire simple
m seulement. Enfin vient le caractère dont il s’agit
ici, l’article féminin & un signe figuratif que pour je prends
pour une déesse & non pas pour une femme, puisqu’il s’agit de divinités dans
ce passage, & que la même figure dans la même colonne est suivie du mot vénérable.
Le passage du Man. B. que j’ai copié ci-joint (nr. 35.) semble parler d’une
déesse, mère d’un Dieu dont le nom est suivi du signe figuratif, après semble
venir reine,
femme
La qualification de mère se trouve aussi à la suite du
caractère duquel nous parlons, col. 25. pl. 72. de la
Un autre passage du Man. B. (nr. 36 des groupes ci-joints) semble aussi employer
symboliquement ce caractère, puisqu’il y est lié avec
Il ya deux grouppes dans lesquels entre le caractère dont il s’agit ici,
extrêmement fréquens dans les trois Manuscrits funéraires que j’ai sous les
yeux. Dans le premier (ma, dans le second du caractère s et d’une figure humaine assise ayant les bras étendûs (homme & le céraste. J’ai été frappé de voir que
dans un passage d’environ 50 signes qui dans les deux Manuscrits de Berlin
semble être du même contenû, l’un de ces groupes est deux fois mis à la place de
l’autre de manière qu’on doit les regarder comme rendant le même sens. (Voy. nr.
37. des groupes ci-joints) Le groupe nr. 38. ci-joint semble les réunir,
puisqu’il place à la suite du caractère en question les deux consonnes m & s là où les deux
groupes n’en offrent qu’un
Il est peut-être encore utile à observer que ce caractère est fréquemment précédé
par le signe balance. (
Il résulte des exemples que je viens de citer, ainsi que d’autres qu’on peut y
ajouter (m, & très-souvent de la
syllabe ma.
Vous aurez aussi remarqué, Monsieur, que le caractère en question est quelquefois
accompagné (
La circonstance que le caractère en question se trouve presque constamment
accompagné de la lettre m, jointe à celle que cette
lettre manque dans quelques répétitions du nr. 1. des groupes
a la
suit toujours et sans aucune faute, m’a fait penser qu’il falloit prendre la
consonne pour l’abbréviation comme aimée & la
voyelle qui se trouve aussi là où la consonne est omise, pour la lettre initiale
du nom de la mère du défunt. Car si ce nom commençoit par la voyelle a, il étoit
important de ne jamais l’omettre, attention qui pour une voyelle intermédiaire
ne seroit guères ordinaire dans un Manuscrit hieroglyphique. Malgré la
probabilité de ces raisons, je n’oserois point décider avec certitude, si le nom
dont il s’agit ici, doit se lire Masritto, Asritto, ou Sritto
seulement. Il est vrai que les noms propres dans les Manuscrits funéraires sont
assez clairement signalés marqués par les caractères figuratifs &
les noms de parenté, mais comme il arrive pourtant qu’un mot commun soit placé
dans ce même espace, il auroit été beaucoup à désirer que pour le bien des
lecteurs on n’eût pas accordé aux Rois seuls l’honneur des encadremens
elliptiques. Les noms des divinités & des particuliers s’en trouveroient
également bien.
Ce qui me rend encore douteux, si l’on doit détacher la lettre m du au
épouse chérie, sans
désigner l’individû par qui elle fût aimée, tandisque dans Vos exemples,
Monsieur, d’
Il faut avouer que la méthode de la langue Copte de former le participe & le
passif, est extrêmement imparfaite. Cette langue ressemble dans ce point, comme
dans plusieurs autres, aux idiômes des peuples les moins cultivés. Le sens
passif est transformé dans un sens actif, et conserve néanmoins le régime qui
lui est propre, le participe appelle à son secours le pronom relatif, et la
difficulté est plutôt augmentée que diminuée par là. Car ce pronom aussi est
fort imparfait dans la langue Copte, ainsi que dans toutes les langues peu
cultivées. Il employe sans nécessité le pronom démonstratif, & peut souvent
être confondû avec la conjonction du même son, on sort plutôt en même tems de
conjonction ce qui est très-remarquable, puisqu’en effèt le pronom relatif est
une conjonction transformée en pronomSi
Ce qui seul marque pour <lois> l’emploi dans le sens actif, c’est le régime
placé, comme crément, à la fin du verbe,
Il me paroit résulter de ce que j’e viens de dire, que le simple verbe dans sa
forme primitive, sans affixes, ni crémens, peut servir de participe soit actif,
soit passif, quoique la langue Copte actuelle ne semble pas en offrir d’exemple,
mais ajouter toujours soit l’affixe du sujet de l’action, soit le crément du
régime du verbe, soit enfin le pronom relatif ou l’article. Vous paroissez
partager cette même opinion, Monsieur, & dans les combinaisons de
La nature de l’ancien langage ne sembleroit par conséquent pas s’opposer à ce que
le verbe, dénué de tout affixe, fut pris pour participe, et épouse
chérie, même peut-être épouse aimante. Ce qui
me fait hésiter seulement à embrasser cette opinion, c’est que, d’après
l’analogie des phrases mentionnées ci-dessus, ces deux mots Coptes devroient
présenter le sens de chéri par l’épouse, idée qui ne
peut point trouver place ici.
Quoique je croye que les signes 20–22. du nr. 1. des groupes ci-joints doivent
être prononcés to, j’avance néanmoins que les trois
traits qui indiquent ordinairement un pluriel, ne laissent pas que de
m’embarrasser. J’ai pensé un moment que ces trois petites
li caractères pourroient peut-être indiquer, comme c’est le cas dans
le Man. de la Seigneur (des mondes ou des parties du monde) seroit trop violente. Je préfère
donc de prendre les trois petites lignes perpendiculaire pour une manière de
tracer fugitivement les signes qui dans i (Asritoi.
Dans le Man. de la païs
n’est pas répété (comme dans le
Vous ne donnez point, Monsieur, (portion, partie, de façon que le sens complet du groupe serait: seigneur des trois régions, parties du monde?
2.,
Sur une légende royale d’
J’ai parlé plus haut de la 14
me
pl.
3.,
Sur quelques Cartels ou Cartouches dans le Man. A.
Comme les Cartouches d’après Votre nouvel ouvrage, Monsieur, sont exclusivement déstinés à renfermer des noms ou tîtres royaux, j’ai été étonné d’en trouver dans le Man. A. Mais je me suis convaincû bientôt de ce qu’ils n’y renferment jamais un nom propre d’un homme, mais un groupe d’hieroglyphes qu’on rencontre très-fréquemment dans les trois Manuscrits funéraires que j’ai devant les yeux.
Il y a quatre cartouches perpendiculairemens posés, absolument semblables, dans
la série même des hieroglyphes, et chacun de ces quatre cartouches porte la même
légende. Deux autres, l’un posé perpendiculairement, l’autre horizontalement
couché, faisant également partie des colonnes hieroglyphiques, sont vuides et un
septième n’est tracé qu’à moitié, comme on en trouve également un dans le Man.
de la
La légende des quatre Cartouches mentionnés ci-dessus (nr. 41. des groupes
ci-joints) est un groupe d’hieroglyphes qui, comme je viens de le dire, existe
également dans le Man. B. (Tableau des 16. dieu au lieu du caractère
symbolique nr. 226. de
Je suis douteux sur l’espèce d’animaux à laquelle je dois attribuer la figure
couchée que j’ai désignée généralement (nr. 41.) mais sur la forme de laquelle
Vous ne sauriez rester incertain, puisqu’elle est absolument la même dans les
deux Manuscrits de Berlin que dans celui de la
Le groupe nr. 41. consiste évidemment en trois parties que les trois Manuscrits
présentent souvent isolées. Ils réunissent aussi souvent les deux premières.
(
Le loup (car c’est ainsi que je nommeroi l’animal en attendant d’être rectifié
peut-être par Vos lumières) est suivi tantôt de deux lignes horizontales (joint
formant un signe composé avec la dernière d’elles, vient souvent le rectangle,
m, soit strié (d’
a. Mais cette
syllabe ma ne paroit pas appartenir au groupe
lui-même, & n’est peut-être que la syllabe Copte aimé. Le groupe se trouve plus
souvent sans elle.
J’ai observé plus haut qu’il semble être en rapport particulier avec Osiris. J’ai
cité plusieurs exemples où le nom de cette divinité le précède immédiatement,
& ce qui me confirme surtout dans cette idée, c’est que dans le Manuscrit
Parisien il se trouve immédiatement à côté de l’image d’Osiris. La petite
colonne d’hieroglyphes, placée ainsi, réunit trois grouppes qui semblent former
trois qualifications ou tîtres d’Osiris, celui dont je parle, un second dont je
ferai mention d’abord & qui forme la seconde partie du nr. 41. et un
troisième qui n’est pas bien distinct dans le fac-simile du Manuscrit Parisien
(
La seconde partie du nr. 41. des groupes ci-joints indique évidemment la bonne
Divinité, le Dieu de bonté, par excellence. r. Young
Le caractère dont je viens de parler, a dans le Man. B. seulement une ligne transversale, et ces deux signes semblent par conséquent homophones. Mais ce qui est plus étonnant, c’est que dans un groupe fréquent dans les deux Manuscrits, le Man. B. met une fois à la place du caractère, employé ordinairement, un autre dont la forme est très-différente (nr. 44. a. b. des groupes ci-joints)
Le
& ces épithètes de bon roi de la terre et du ciel
semblent pouvoir convenir à plusieurs divinités.
La dernière partie du groupe nr. 41. est formée par des signes de décès, & je suppose qu’ils doivent dans ce passage désigner l’individû défunt & son rapport avec la divinité, caractérisée par les qualifications précédentes.
La variante du premier de ces signes dans le nr. 41. m’a parû remarquable. Je ne
me souviens pas d’avoir trouvé dans le Manuscrit de la
Comme le même groupe d’hieroglyphes dans ces différens Manuscrits est entouré d’un encadrement elliptique et placé en ligne courante, je crois devoir regarder l’encadrement elliptique ou cartouche dans ce cas comme un simple ornement. On ne voit cependant pas la raison pourquoi il a été employé dans ce manuscrit de préférence aux deux autres.
Le cartouche tracé à moitié me semble être un hieroglyphe, comme les autres, & non pas un ornement seulement; il est peut-être un signe figuratif, comme il y a une stèle dans l’inscription de Rosette.
Je ne sai, si l’on ne devoit pas expliquer de la même manière les deux cartels entiers, mais vides. Il Vous sera peut-être plus aisé d’en juger, Monsieur, si Vous consultez dans les nr. 46–48. ci-joints les hieroglyphes qui accompagnent ces cartouches.
Je m’aperçois, en relisant cette lettre, que les deux signes (nr. 278. 279. de
demeure, habitation, ont
très-souvent (p.e. nr. 13. des groupes ci-joints) après eux le céraste qui est
ordinairement le signe du pronom personnel. Ils semblent donc dénoter un
substantif, & non pas un adverbe, comme
J’ai tâché de tracer les hieroglyphes dans les groupes ci-adjoints de manière à
être parfaitement reconnoissables. II n’y a que les figures d’oiseaux qui
pourroient Vous causer quelqu’ embarras, Monsieur. J’espère cependant qu’en les
citant d’après a) 35. (o) & 55. (k) seront les seuls qui pourroient être confondûs.
Tou
Il ne me reste après une si longue lettre que de Vous présenter, Monsieur, mon
excuse de Vous avoir fatigué de questions aussi minutieuses. Mais elles Vous
prouverent l’attention avec laquelle j’ai suivi Vos recherches, l’intérêt
qu’elles m’ont inspiré, & surtout la confiance que je mets dans Votre
indulgence. Ma lettre pourra en même tems Vous servir à Vous indiquer
les difficultés principales qui restent à vaincre à celui qui, après avoir
étudié soigneusement