Sir Alexander Johnston.
Mon cher Monsieur et ami,
Vous avez eû la
bonté
complaisance
de m’écrire avec Votre bonté accoutumée en date du 5. Mai, et je Vous prie de vouloir bien m’excuser
de ne Vous en présenter qu’aujourd’hui mes sincères et vifs remercimens. Vos
bontés m’ont muni de si beaux matériaux pour mes études que je ne saurois assez,
Monsieur, Vous en exprimer ma reconnoisance.
J’ai fait prendre une copie exacte de la Grammaire du Missoinaire Jeffreys et j’ai completté mes Vocabulaires de la
langue de Madagascar par celui que Me. Metcalf m’a envoyé par Votre
entremise. Mon premier soin à mon retour à Berlin sera de Vous renvoyer à cette Dame
à Vous ou à Mr.
Rosen les 9 cahiers manuscrits qu’elle m’a fait passer. J’ai prié
Mr. Rosen de
prendre en mon nom un certain nombre d’exemplaires du petit ouvrage que
Me. Metcalf
vend au profit de ses enfans. Je crois lui avoir témoigné par là ma gratitude de
sa complaisance. Je dois au reste Vous dire, Mr.
en confiance
entre nous
que ce Manuscrit de feu Mr. Jeffreys n’est pas d’un aussi
grand intérêt que je l’avais espéré. Le Vocabulaire paroit une première ebauche
et renforme trop peu de mots, et la Grammaire est trop courte et donne une idée
trop peu détaillée des formes grammaticales de la langue. Au lieu de cela les
pages sont remplies de longs Paradigmes dont on se passeroit facilement
connoissant une fois les regles d’après lesquelles ils sont formés. Malgré ce
jugement que la vérité me force de former de ce Manuscrit je
, j’avoue volontiers que j’y ai puisé
des notions extrémement intéressantes et qui me servissent jointes à la
Grammaire imprimée dans les Annales maritimes, aux notes que Vous m’avez fait
tenir de St.
Mauritius et aux recherches que j’ai faites moi-même en
analysant les vocabulaires qui m’ont été communiquées de la
Bibliotheque de Paris, à développer le systeme grammatical de
cette langue d’une manière plus complette et plus satisfaisante. Ce que je veux
dire est seulement que, s’il ne falloit parler que dans l’intérêt de la science,
je ne con-seillerois pas d’imprimer précisément cette Grammaire de
Mr.
Jeffreys, mais puisque je suis sûr, d’après les notes
de Mr. Freeman,
que les Missionaires actuels, s’ils n’en possèdent possèdent pas déja
une plus complette, sont en étât d’en faire une.
Vous me demandez, Mr. si Me. Metcalf et Mr. Farquhar
pourroient espérer de retirer quelque bénéfice de la publication de leurs
manuscrits en Allemagne Je regrette vivement de devoir dire que cela seroit
absolument impossible. On trouveroit, même en renonçant à toute idée d’intérêt,
difficilement un libraire pour les imprimer.
Je me trouverai
J’éprouverai
probablement dans cet embaras à la publication de mon
ouvrage sur les langues Malaies et serai obligé
d’y
d’en fournir moi-même
une partie des fraix.
La publication du Dictionnaire de Mr. Farquhar seroit pourtant une
véritable acquisition pour l’étude des langues. Autant que je puis juger de cet
ouvrage, il est plus complet et mieux rédigé que tout ce que j’ai vû jusqu’ici
en fait de vocabulaires de la langue de Madagascar. Si malheureusement aucun
libraire à Londres ne veut se charger de
cette publication, il faudroit au moins tâcher de le vendre à une des grandes
Bibliothèques de l’Angleterre pour empêcher qu’il ne passe d’héritier en
héritier et reste enseveli dans des papiers de famille de sorte que personne ne
puisse en faire un usage scientifique. Vous me parlez dans Votre lettre du 7.
Mai, Mr. aussi d’une Grammaire de
en possession de Mr.
Farquhare
. J’ignorois jusqu’ici
qu’il y en eût une, et ni Vous, ni Mr. Rosen n’en ont fait mention
jusqu’ici. Si elle est du même mérite que le Dictionnaire, je suis sûr pourtant
qu’un libraire de Londres se
l’imprimeroit facilement. Les fraix ne sauroient être être
considérables, et les Grammaires trouvent p toujours
un plus grand nombre d’acheteurs.
Les bonnes dispositions de
Mr.
Sir Charles
Colville pour mes études dont Vous avez la bonté de me parler
dans Votre lettre, Mr. me font espérer une prompte
réponse à mes questions sur le
Malagazy
. Je
m’en promets de grands éclairissemens sur cette langue et suis vraîment
impatient de les obtenir.
Je profite avec le plus grand plaisir et avec la plus vive
reconnoissance des nouvelles offres obligentes que Vous me faites touchant
Sir Edouard Parry. Une connoissance plus
approfondie des
peuple
langues
de New South Wales et du païs de van
DiemenVan Diemen’s Land, das heutige
Tasmanien. seroit du plus grand intérêt pour moi. Elle serviroit à
résoudre la question, si les habitans noirs et à poil crêpû qui se trouvent
encore dans l’intérieur des îles Philippines et de quelques autres voisines,
ainsi que ceux de la Nouvelle Guinée, appartiennent à la même race d’hommes que
ceux de la Nouvelle Hollande et des païs que Sir Edouard
Parry visite dans ce moment. Si ces derniers offroient quelques
notices déjà rédigées sur une ou autre des langues qui y sont parlées, il me
seroit très précieux d’en obtenir une copie. S’il n’existoit encore rien dans ce
genre, je prierois Sir Edouard de recueillir
lui-même de la bouche des habitans des Vocabulaires, et s’il étoit possible des
dialogues disposés de manière à faire connoître les Pronoms, la Déclinaison des
noms et la Conjugaison des Verbes. Le petit ouvrage du
Missionnaire
Threlked
Zu Lancelot Edward Threlkeld siehe Niel Gunson
(1967): Threlkeld, Lancelot Edward (1788–1859). In: Australian Dictionary of Biography, Vol. 2, Melbourne: University
Press, S. 528–530. [FZ] que Vous avez eû la bonté de m’envoyer il y a
quelque temps, pourroit servir de modèle pour cela.Siehe Schwarz 1993, S. 58 Nr. 448. [FZ]
Je Vous prie, Mr. de présenter mes hommages à Lady
Johnston et à Mesdemoiselles Vos filles. Ma
fille ainée me charge également de la rappeller à
rappeller à leur souvenir amical, ainsi qu’au Vôtre, Mr. Elle étudie l’Anglois avec grand empressement et y a fait des pro progrès considérables. Elle s’est rendue avec moi
ici pour se servir faire usage des bains de merDiese Aussage spricht dafür, dass Humboldt sich auf Norderney
aufhielt, als er diesen Brief verfasste. Die Briefauflistung bei Mattson
1980, Nr. 8380–8390 zeigt, dass Humboldt von 18. Juli bis 20. August
1831 auf der Insel war. [FZ]; mais nous serons de retour à Berlin à la fin du mois prochain.
Je vois par Votre lettre, Mr. que mon portrait fait
par Lawrence, a obtenû l’honneur d’être
placé dans Buckingham Palace.Zum Porträt Humboldts s. Gustav Friedrich Waagen (1837):
Kunstwerke und Künstler in England und Paris.
Erster Theil, Berlin: Nicolaische Buchhandlung, S. 167f. [FZ] Je conçois
r que
le corps
et la taille y sont moins réussi que le visage.
ne me
ressemble pas. Le fait est que le corps ne m’appartient pas.
Lawrence avoit eû la singulière
idée de me peindre sur une toile sur laquelle il existoit déjà un autre
portrait, celui d’un Ecossois beaucoup plus gros et fort que moi.
Lawrence n’a terminé que la tête, et son s ne m’ayant probablement
jamais vû n’aura pas [assez] [dé] l’encolure de mon prédécesseur
sur la toile.
Il n’avoit effacé que la tête de mon
prédécesseur sur la toile et cette réunion bizarre de la tête et du
corps de deux personnes différentes semble encore subsister
encore.
On a fait de moi à Berlin un
portrait lithographié de moi que Vous
pouvez avoir vû
vû chez ma fille à Londres. Si Vous le trouviez ressemblant, je serois très-flatté
de Vous en offrir un exemplaire.
J’ai lû quelquepart qu’un Anglois nommé Henderson doit avoir découvert les ruines d’un temple Hindou
dans la Nouvelle Hollande.Siehe John
Henderson (1832): Observations on the colonies of New
South Wales and Van Diemen’s Land, Calcutta: The Baptist
Mission Press, S. 145f. [FZ] Ce fait seroit fort important.
Veuillez me dire, Mr. ce que l’on en pense à
Londres?
C’est avec les sentimens de la considération la plus distinguée que j’ai
l’honneur d’être,
Monsieur,