Wilhelm von Humboldt an Thomas Young, 24.08.1825<idno type="BBAW">757</idno> Wilhelm von Humboldt: Online-Edition der sprachwissenschaftlichen Korrespondenz Frank Zimmer Editor Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften (BBAW) Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0) Verschollen Grundlage der Edition: Young 1855, S. 383f. Mattson 7515 Champollion, Jean-François le jeune Seyffarth, Gustav Spohn, Friedrich August Wilhelm Struve, Ludwig August Spohn, Friedrich August Wilhelm / Seyffarth, Gustav (1825): De lingua et literis veterum Aegyptiorum cum permultis tabulis lithographicis literas Aegyptiorum tum vulgari tum sacerdotali ratione scriptas explicantibus atque interpretationem Rosettanae aliarumque inscriptionum et aliquot voluminum papyraceorum in sepulcris repertorum exhibentibus. Accedunt Grammatica atque Glossarium Aegyptiacum, Pars 1, Leipzig: Weidmann / G. Reimer Young, Thomas (1823): An Account of Some Recent Discoveries in Hieroglyphical Literature and Egyptian Antiquities, London: John Murray MONSIEUR, JE profite du départ de M. Struve, docteur en médecine, pour Londres, pour me rappeler à votre souvenir … Humboldt, Wilhelm von Tegel Young, Thomas 22.09.1825 Ägyptisch (Demotisch) Ägyptische Hieroglyphen Koptisch Lateinisch FZ 9. Juni 2020 in Bearbeitung
À Tegel, près de Berlin, ce 24 Août, 1825. MONSIEUR,

JE profite du départ de M. Struve, docteur en médecine, pour Londres, pour me rappeler à votre souvenir, et vous dire combien j’ai été charmé de voir par vos ' Discoveries ' avec quel zèle vous continuez à étendre vos découvertes sur la langue et l’alphabet des anciens Egyptiens. Vous vous souviendrez, Monsieur, que pendant mon séjour à Londres Humboldt hatte sich zuletzt von Oktober 1817 bis Obtober 1818 in London aufgehalten, in seiner Position als preußischer Gesandter am britischen Hof. [FZ] j’étais entièrement étranger à ce genre d’études. J’ai étudié depuis avec soin la langue Copte, et me suis occupé du déchiffrement des hiéroglyphes sans la prétention d’y faire moi-même des découvertes, mais simplement pour savoir les vôtres et celles de M. Champollion.

L’alphabet démotique a trouvé maintenant un interprète de qui vous avez déjà entendu parler, Monsieur, et qui a été ravi trop tôt à la littérature. Je veux parler de M. Spohn, de Leipzig. Le premier volume de son ouvrage vient de paraître. C’est le Professeur Seyffarth qui publie cet ouvrage posthume d’après les papiers de Spohn. Le volume qui vient de paraître renferme le texte Egyptien, écrit en lettres Latines, de l’inscription de Rosette et de plusieurs autres textes Egyptiens, avec une version littérale en Latin. Vous voyez par là que Spohn a été, ou a cru être, en possession de l’alphabet démotique. Cependant le premier volume qui a paru à présentDer zweite Teil der Edition von Spohns Nachlass erschien erst 1831. [FZ] ne renferme pas encore cet alphabet. Quant à la traduction il faut avouer que Spohn est resté incertain sur le sens précis de plusieurs mots, et qu’il y en a même un bon nombre dont il n’a pas osé déterminer la signification. Le premier volume ne renferme pas assez de matériaux pour pouvoir porter un jugement définitif de l’ouvrage; mais à juger de ce que j’ai pu examiner de ce volume, et par la connaissance que j’ai de l’érudition solide et du caractère de Spohn, je crois que sa découverte est véritable. Je dis découverte, en autant qu’il a donné la prononciation de textes entiers écrits en langue démotique. Car d’ailleurs je n’ai pas encore pu comparer sa façon de lire les mots que vous, Monsieur, avez déchiffré longtemps avant lui. Cette comparaison est trop pénible avant que M. Seyffarth n’ait donné l’alphabet de Spohn. M. Champollion n’a presque rien sur des textes démotiques, si vous exceptez cet alphabet même qu’il ajoute à l’alphabet hiéroglyphique, mais dont il n’a donné que très peu d’applications dans son ouvrage. Ce qui est sûr c’est que Spohn n’avait point profité de ses travaux, qu’il connaissait à peine. Je ne sais pas précisément s’il a eu une connaissance spéciale des vôtres. On ne pourra porter un jugement solide sur tout cela que lorsque la publication de ses ouvrages aura été faite en entier.