À Tegel, près de Berlin, ce 24 Août,
1825.
MONSIEUR,
JE profite du départ de M. Struve, docteur en
médecine, pour Londres, pour me rappeler à
votre souvenir, et vous dire combien j’ai été charmé de voir par vos '
Discoveries
' avec quel zèle vous
continuez à étendre vos découvertes sur la langue et l’alphabet des anciens
Egyptiens. Vous vous souviendrez, Monsieur, que pendant mon séjour à Londres
Humboldt
hatte sich zuletzt von Oktober 1817 bis Obtober 1818 in London aufgehalten,
in seiner Position als preußischer Gesandter am britischen Hof. [FZ]
j’étais entièrement étranger à ce genre d’études. J’ai étudié depuis avec soin
la langue Copte, et me suis occupé du déchiffrement des hiéroglyphes sans la
prétention d’y faire moi-même des découvertes, mais simplement pour savoir les
vôtres et celles de M. Champollion.
L’alphabet démotique a trouvé maintenant un interprète de qui vous avez déjà
entendu parler, Monsieur, et qui a été ravi trop tôt à la littérature. Je veux
parler de M. Spohn, de Leipzig. Le premier volume de son ouvrage vient de
paraître. C’est le Professeur Seyffarth
qui publie cet ouvrage posthume d’après les papiers de
Spohn. Le volume qui vient de paraître
renferme le texte Egyptien, écrit en lettres Latines, de l’inscription de
Rosette et de plusieurs autres textes Egyptiens, avec une version littérale en
Latin. Vous voyez par là que Spohn a été, ou
a cru être, en possession de l’alphabet démotique. Cependant le premier volume qui a paru à présentDer zweite Teil der
Edition von Spohns Nachlass erschien erst 1831. [FZ] ne renferme pas encore cet
alphabet. Quant à la traduction il faut avouer que Spohn est resté incertain sur le sens précis de plusieurs mots,
et qu’il y en a même un bon nombre dont il n’a pas osé déterminer la
signification. Le premier volume ne renferme pas assez
de matériaux pour pouvoir porter un jugement définitif de l’ouvrage; mais à
juger de ce que j’ai pu examiner de ce volume, et par la connaissance que j’ai
de l’érudition solide et du caractère de Spohn, je crois que sa découverte est véritable. Je dis
découverte, en autant qu’il a donné la prononciation de textes entiers écrits en
langue démotique. Car d’ailleurs je n’ai pas encore pu comparer sa façon de lire
les mots que vous, Monsieur, avez déchiffré longtemps avant lui. Cette
comparaison est trop pénible avant que M.
Seyffarth n’ait donné l’alphabet de Spohn. M. Champollion
n’a presque rien sur des textes démotiques, si vous exceptez cet alphabet même
qu’il ajoute à l’alphabet hiéroglyphique, mais dont il n’a donné que très peu
d’applications dans son ouvrage. Ce qui est sûr c’est que Spohn n’avait point profité de ses travaux, qu’il
connaissait à peine. Je ne sais pas précisément s’il a eu une connaissance
spéciale des vôtres. On ne pourra porter un jugement solide sur tout cela que
lorsque la publication de ses ouvrages aura été faite en entier.